
LAST SEEN
Basés sur des archives scientifiques, les dessins de la série mettent en scène des espèces disparues et des espèces fragilisées.
Based on scientific archives, the drawings in the series depict extinct and endangered species.
S’attardant à la flore et aux insectes disparus durant l’ère des humains, les dessins de la série Last seen rêvent le retour et les transformations d’espèces éteintes. Devant l’effondrement de la biodiversité mondiale, le travail cherche à éclairer la manière dont le déni des limites, et de notre propre finitude, se transpose dans notre façon d’exploiter la nature. Comment le rapport, ou le non-rapport, à la mort de notre époque s’exprime-t-il dans notre négation des limites écologiques? Comment réenchanter la mort et les relations entre les vivants qui habitent notre planète?
Focusing on flora and insects that disappeared during the human era, the drawings in the Last seen series dream of the return and transformation of extinct species. Faced with the collapse of the world's biodiversity, the work seeks to shed light on how the denial of limits, and of our own finitude, is transposed into our way of exploiting nature. How does our age's relationship, or non-relationship, to death express itself in our denial of ecological limits? How can we re-enchant death and the relationships between the living who inhabit our planet?
Last seen (healing ghost), 2024
Monotropa uniflora –
Glaucopsyche xerces – 1943, United States
Viola cryana – 1927, France
Homo sapiens –
Pastel sur papier / Pastel on paper, 76 x 56 cm

Monotropa uniflora (plante fantôme /ghost plant)
Plante à fleurs sans chlorophylle, le monotrope uniflore a la particularité de ne pas dépendre de la photosynthèse, mais plutôt des relations symbiotiques des espèces qu’il voisine. Cette plante fantôme a ainsi la capacité de pousser dans les forêts les plus sombres. Elle présente également des vertus médicinales particulières, notamment en lien avec le sommeil, la douleur et l’anxiété.
A chlorophyll-free flowering plant, the monotropa uniflora is unique in that it doesn't depend on photosynthesis, but rather on the symbiotic relationships of the species it neighbors. This ghost plant is thus able to grow in the darkest forests. It also has particular medicinal virtues, notably in relation to sleep, pain and anxiety.
Viola cryana (violette de Cry/ Cry Violet)
Endémique de France, la Violette de Cry est considérée comme éteinte depuis 1930. Elle a été découverte en 1860 et vue pour la dernière fois en 1927. Sa disparition mondiale est liée à la destruction de son habitat, notamment par l’exploitation du sol. Témoin éloquent de la perte de la biodiversité en France, elle est la première fleur d’Europe à être officiellement éteinte.
Endemic to France, the Cry Violet has been considered extinct since 1930. It was discovered in 1860 and last seen in 1927. Its worldwide disappearance is linked to the destruction of its habitat, notably through land use. An eloquent testimony to the loss of biodiversity in France, it is the first flower in Europe to be officially extinct.
Glaucopsyche xerces (Xerces de Californie / Xerces Blue)
Endémique de Californie, ce petit papillon aux couleurs iridescentes a été décrit pour la première fois en 1852. Il a été vu pour la dernière fois en 1943 dans la baie de San Francisco. Sa disparition est directement liée à la destruction de son habitat naturel par l’étalement urbain. Il est l’un des premiers papillons d’Amérique du Nord dont la disparition est causée par l’activité humaine.
Endemic to California, this small, iridescent butterfly was first described in 1852. It was last seen in San Francisco Bay in 1943. Its disappearance is directly linked to the destruction of its natural habitat by urban sprawl. It is one of the first butterflies in North America to disappear as a result of human activity.
Bien que deux fois plus élevé que le taux d’extinctions des animaux, le taux de disparition des plantes passe largement inaperçu.
Although twice as high as the rate of animal extinctions, the rate of plant extinctions goes largely unnoticed.
Ces espèces, produisant l’oxygène que l’on respire, la nourriture que l’on mange et filtrant l’eau que l’on boit, ont atteint une vitesse d’extinction exponentielle. Des disparitions annonciatrices, selon les indicateurs scientifiques, de l’aube d’une sixième extinction de masse. Lorsqu’une plante ou un insecte disparaît, c’est un membre de la communauté avec un rôle spécifique et des relations à d’autres espèces qui meurt. C’est aussi des millénaires d’adaptation et un potentiel inestimable d’information biologique, écologique et pharmacologique qui disparaît.
These species, which produce the oxygen we breathe, the food we eat and filter the water we drink, have reached an exponential rate of extinction. According to scientific indicators, these disappearances herald the dawn of a sixth mass extinction. When a plant or insect disappears, a member of the community with a specific role and links to other species dies. It also means the loss of millennia of adaptation and an inestimable potential for biological, ecological and pharmacological information.
Last seen (connected beings), 2024
Lomatogonium rotatum –
Stipax triangulifer – 1994, Seychelles
Mecodema punctellum - 1931, New Zealand
Pseudoeurycea exspectata – 1976, Guatemala
Homo sapiens -
Pastel sur papier / Pastel on paper, 101 x 766 cm
Last seen (species from the future), 2024
Anthozoa –
Limonium catanense – 1980, Italy
Achatinella abbreviata – 1963, United States
Ophiogomphus cecilia –
Homo sapiens –
Pastel sur papier / Pastel on paper, 101 x 766 cm
Comme des visions du futur, les images de la série sont des rituels pour penser la mort, ce qui relie les vivants entre eux et aux espèces disparues et à venir. Par la voie du poétique, le travail souhaite mettre en relief la nécessité d’un apaisement avec notre finitude et la tragédie du vivant.
Like visions of the future, the images in the series are rituals for thinking about death, about what connects the living to each other and to species that have disappeared and those yet to come. Through the poetic, the work aims to highlight the need for appeasement with our finitude and the tragedy of the living.