Le cabinet de réflexion

Archives de l’exposition solo
Plein Sud, Longueuil
25 mai – 20 juin, 2010
Avec opuscule – texte de Jerôme Delgado

“Le Cabinet de Réflexion, tel qu’il existe aujour­d’hui au sein des divers rites écossais et au rite français a presque certainement moins de deux cents ans. Par contre, il correspond à une partie des rites initiatiques pratiqués en tous temps et en tous lieux. En effet, l’isolement du néophyte dans une cabane ou une caverne est pratiqué depuis la nuit des temps. II s’agit de séparer le néophyte de sa famille, de figurer par son isolement dans un lieu fermé, la mort, une rupture, pour préparer un changement essentiel, comme la chrysalide dans son cocon. Cette analogie comme celle du retour au ventre maternel correspond à des réalités psychiques profondes. Le Cabinet de Réflexion, pour l’essentiel, est la forme moderne et adaptée à nos moeurs de l’antique cabane initiatique.”

Extrait de: Daniel Beresniak, Le cabinet de réflexion – La démarche initiatique, 1974.

Présenté au centre d’exposition Plein Sud en 2010, « Le cabinet de réflexion » est une installation multimédia combinant des dessins, des objets, des sculptures ainsi qu’une projection vidéo. S’inspirant de la tradition des cabinets de curiosités et du « cabinet de réflexion » de la franc-maçonnerie, cette recherche s’intéressait à l’espace de la collection en tant que lieu pour se rêver soi-même, se réinventer et reconstruire le passé. Microcosme et petit théâtre, le cabinet se dévoilait par les miroirs et les revers, le noir et le blanc, les apparitions et les disparitions. L’exposition regroupait des extraits de la collection « La sirène, l’âne et le bouleau » — un corpus de dessins et d’objetsassemblé en 2008-2010 — ainsi qu’une installation vidéo intitulée « Le papier maléfique ». Suivant la logique des revers, la projection de la vidéo était présentée au verso d’un dessin de grand format; un autoportrait exécuté par la collectionneuse. La vidéo projetée à l’arrière du dessin, dans une grande pièce noire, présentait l’histoire en boucle d’un autoportrait qui se fait et se défait.